Communiqué du Front de Gauche Saint-Denis
(Photos GA St Denis)
(Photos GA St Denis)
Le mal-logement tue à Saint-Denis. Il y a urgence à agir pour le logement dans nos quartiers populaires.
Malgré
l’intervention et le courage des pompiers l’horreur n’a pu être
empêchée : l’incendie d’un immeuble insalubre à Saint-Denis (rue Gabriel
Péri) a fait deux morts et plusieurs blessés. Le Front de Gauche
exprime ses condoléances aux familles endeuillées et son soutien aux
dionysiens qui se retrouvent à la rue. Nous exigeons que ces habitants
de l’immeuble insalubre qui a brulé soient relogées immédiatement par
les autorités et que ceux qui n’auraient pas de papiers soient
régularisés.
Cet
événement n’est pas un « accident ». Il est le résultat de l’attitude
de quelques « marchands de sommeil » qui louent des taudis aux plus
pauvres d’entre nous et qui laissent se dégrader les immeubles les
mettant sciemment en danger. Ceux qui se font de l’argent sur le dos des
plus fragiles doivent être sévèrement sanctionnés.
Mais ce drame est aussi
et surtout l’aboutissement de la crise du logement qui frappe le pays et
spécialement la Seine-Saint-Denis depuis de trop nombreuses années.
Déjà deux personnes étaient mortes en 2010 à Saint-Ouen, puis six
l’année dernière à Pantin dans des conditions similaires. Face au
manque de logements sociaux et à l’inflation des loyers du parc privé,
les travailleurs et les chômeurs de nos villes populaires n’arrivent
plus à se loger. Ils sont obligés d’accepter ces taudis au risque de
leur santé et parfois de leur vie.
Il
faut rapidement en finir avec cette situation inacceptable et injuste.
Si un Plan National de Rénovation des Quartiers Anciens Dégradés
(PNRQAD) existe bien, il ne concerne que quelques quartiers et ne répond
pas à l’ampleur de la crise. Il est impératif que les moyens soient mis
en urgence pour réhabiliter TOUS les immeubles insalubres et surtout
pour reloger les mal-logés. L’hiver 2011-2012 a été marqué sur notre
ville par une série d’expulsions qui ont laissé des dionysiens à la rue
ou dans des conditions de logement très précaires. Cette situation ne
doit pas se reproduire et le nouveau gouvernement doit s’y engager.
Pendant
la campagne électorale, le Front de Gauche avait défendu la création
d’un grand service public du logement et fait plusieurs
propositions pour répondre rapidement au problème du logement :
augmentation rapide et massive de la création de logements sociaux mais
aussi blocage des prix des loyers et réquisition des logements vides.
Les moyens existent pour reloger les sans-logis et les mal-logés de
Saint-Denis et d’ailleurs. Le gouvernement doit s’y employer dès
maintenant. Cela ne s’accommode pas de l’austérité. C’est une cause
nationale d’urgence.
Une loi doit tout de
suite permettre à la puissance publique de se substituer sans délai aux
propriétaires défaillants en cas de risques et de leur imputer les frais
engagés. Assez des marchands de sommeil…
Le Front de Gauche de
Saint-Denis continuera de se battre auprès des mal-logés pour l’accès de
tous à un logement pas cher et de qualité.
Le 9 septembre 2012.
Le point de vue d'Alain Bertho sur Médiapart:
(...) Les services d’hébergement d’urgence de l’Etat ne font pas face. Les résidents du 39 Gabriel Péri sont renvoyés sur le fameux « 115 » qui n’ouvre qu’à des hébergements provisoires d’une nuit dans un hôtel dont on ne connait souvent l’adresse que très tard dans la soirée. Ceux qui sont allés à l’Hôpital sont refoulés, faute de papiers. On leur accorde une allocation alimentaire de 32 euros pour quatre jours. Demain, il auront des vêtements du Secours populaire et un repas du Secours islamique.
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